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Eths - Interview @ Espace Julien (Marseille, FR) - 20.02.2009

We met with Candice and Staif from Eths before their concert in Marseille, their native city. We talked about their tour in South America for their last album Tératologie. They explained to us how this album was created, and in which way it's different from their first EPs Autopsie and Samantha. Since Tératologie was released in October of 2007, we learned that they just started working on some new material. The interview is available both in English and in French. Don't miss the subtitled video message.


Candice & Staif (Eths)
Metal-Ways : Votre dernier concert dans Marseille même remonte au 6 mai 2005. Cela fait donc plus de 3 ans. Est-ce que le concert de ce soir est spécial pour vous sachant que vous êtes originaires d'ici ?

Candice & Staif :
Oui, forcément, on est super contents.

M-W : Tératologie vous a permis de tourner en Amérique du Sud pour trois dates en juin 2008. Comment appréhendiez vous ces concerts, et, avec un peu de recul, que vous ont-ils apporté ?
Staif : C'était un peu le mystère, on ne savait pas à quoi s'attendre. Et avec du recul, c'était énorme. Les gens étaient déchaînés.

Candice : C'était complètement hallucinant, les gens connaissaient les paroles.

Staif : Ils chantaient en phonétique, c'était énorme.

M-W : Une tournée était prévue avec le groupe Superbutt aux USA en mai dernier. Elle a été repoussée. Qu'en est-il ?

Candice : Pour l'instant on n'en parle pas parce qu'on ne sait pas.

Staif : Il faut un gros budget...

M-W : Pour resituer les choses, est-ce que vous pouvez présenter brièvement le concept de l'album Tératologie ?

Staif : Je ne sais pas si on peut parler de concept...

Candice : Quand tu crées un truc, tu composes, et puis il vient ce qu'il vient. Après, la pochette et le reste, ça vient avec l'ambiance des morceaux. Ca dépend des gens avec qui on travaille.

Staif : Oui, ça se joue plutôt en termes d'ambiance. à chaque album son ambiance, et dans celui-là on était plus que trois... C'était différent. On voulait tenter d'autres choses. On a essayé beaucoup de trucs.

M-W : Et vous êtes satisfaits du résultat ?

Candice : Oui, au niveau compo on s'est lâchés, on ne s'est pas mis de barrières. On est allés complètement à l'opposé de ce qu'on avait fait sur Sôma. On a essayé d'aller à fond dans ce qu'on voulait faire. Après, on grandit, et on apprend des erreurs du passé, pour faire mieux.

M-W : Et justement, concernant Tératologie, vous avez déjà repéré des erreurs ?

Candice : Bien sûr !

Staif : Oui là du coup, comme on a voulu rajouter plus, on a eu tendance parfois à en mettre peut-être un peu trop : sur de l'arrangement, sur des choses comme ça. Mais voilà, on avait envie d'essayer.

Candice : Voilà, tu es obligé de passer par là pour te dis qu'après, tu feras mieux. Et puis, on est quand même contents du résultat !

M-W : Sur cet album, à la thématique dérangeante, un titre se démarque des autres : Anima Exhalare. Les paroles traitent de sentiments, et non pas du corps et de ses malformations.

Candice : Justement, ces paroles là ont été écrites par Staif.

Staif : En fait c'est la suite d'Animadversion. C'est plus mon histoire personnelle. C'est pour ça qu'il y a vraiment une différence par rapport à tous les autres textes où c'est vraiment Candice qui se plonge dans un truc. Là on a bossé ensemble, je n'ai pas écrit le truc d'un trait. J'avais des idées, des phrases, et après Candice a mis en forme.

Candice : C'était son univers à lui. J'ai essayé de ne pas trop transgresser ça, et de travailler ses émotions.

M-W : Vous accordez un intérêt tout particulier à l'artwork qui entoure les morceaux, qui est à la source des idées ?

Candice : Là on a bossé avec des gens extérieurs au groupe.

Staif : Oui, toujours pour l'artwork. à la base on part toujours d'un brainstorming. On se dit : tiens on va bosser avec cette personne. Et il se trouve que pour toutes les covers qu'on a faites, c'était des amis. Sôma c'était Daniel, le bassiste de Tripod. Tératologie c'était Mathieu, le chanteur de Babylon Pression.

Candice : Et puis ce sont des gens qui connaissent bien notre univers, donc ils arrivent à s'imprégner de tout ça. Et justement, ça colle super bien avec ce qu'on veut faire.

M-W : L'artwork est de plus en plus provoquant, ce qui attire forcément l'attention. Est-ce quelque chose qui vous a parfois fermé des portes ?

Staif : Y'a eu une petite polémique sur Térato quand même, avec les lapins... Alors que le but n'était pas de choquer, c'était plus l'esthétique de l'horreur, ce qu'on a toujours fait. Samantha c'était déjà ça. Mais c'est sur le côté « animaux » que les gens n'ont pas adhéré, alors que pour nous c'était purement artistique. C'était pas du tout pour rabaisser l'animal ou quoi que ce soit. C'était plutôt pour dire : l'homme est un animal, et l'animal est un homme.

M-W : En termes de ventes, d'entrées, de sollicitations en festivals, quelle est l'évolution par rapport à la période Sôma ?

Candice : Ben... [rires], ça va avec la crise. On va dire qu'on est « plus connus », mais on vent moins d'albums.

Staif : C'est différent. Sur le disque c'est moins bien, par contre sur le concert y'a quand même une grosse évolution parce que ça nous a ouvert des portes à l'étranger. Mais on a ramassé... comme tout le monde.

Candice : L'époque n'est pas du tout la même. C'est très difficile d'être un artiste aujourd'hui, c'est un combat.

M-W : Avec du recul, quel sentiment avez-vous à l'égard des deux premiers EP qui étaient beaucoup plus brutaux et moins progressifs que les deux albums ?

Candice : On était super jeunes, c'est tout ! Le premier, on l'a fait en 7 jours. Y'avait une rage... Moi j'ai fait mes parties voix en deux jours, un truc comme ça. C'est hallucinant la façon dont ça s'est passé.

Staif : On avait un budget super ric-rac, du coup ça s'est fait en une semaine.

Candice : Après pour Samantha c'était différent... Chaque enregistrement est différent.

Staif : Ca dépend d'avec qui tu enregistres, où tu enregistres. Y'a tellement de paramètres autres que le groupe. Le groupe joue forcément, mais ce qui joue énormément c'est la personne en face, celle qui fait ton son, s'il y en a qu'une, s'il y en a plusieurs...

M-W : Vous continuez à jouer des titres de Samantha, est-ce un choix qui vous tient à cœur ?

Staif : Ah oui, les morceaux nous plaisent toujours.

Candice : Oui oui, on ne joue pas que les morceaux du dernier album.

M-W : Par contre, plus rien issu d'Autopsie ?

Staif : On ne trouve pas les morceaux d'Autopsie moins bons, mais comme il y en a d'autres qu'on veut vraiment jouer, ça pousse vers la sortie certains titres.

M-W : Un mot sur la nouvelle recrue : Morgan s'est-il bien intégré au groupe ?

Morgan [qui passe par là] : Pas du tout ! ... Mais oui ça se passe bien, ils sont gentils. On joue dans des conditions assez monstrueuses. C'est cool.

Candice : On le mord un peu, et après ça va.

M-W : Tératologie est sorti en octobre 2007. Vous avez déjà pas mal tourné avec cet album. Avez-vous déjà commencé à bosser sur de nouvelles compos ?

Staif : ça commence tout juste.

Candice : Il faut qu'on se pose pour pouvoir composer, être tranquille, réfléchir à tout ce qu'on veut faire.

Staif : Beaucoup de concerts se sont enchaînés. Puis il y a eu une période de break où on a eu des petits soucis de santé qui ont fait que ça n'a pas été évident. Maintenant que tout rentre dans l'ordre, qu'il y a moins de concerts, ça se met en place.

M-W : Cet été, vous êtes annoncés au Graspop Metal Meeting, qui est le plus grand festival metal belge. Est-ce un rendez-vous que vous attendez avec impatience ?

Candice : Oui, c'est clair, on se languit !

M-W : Candice, tu participes à un titre de Kells : La Sphère, dont le clip est sorti récemment. Tu as toi-même écrit les parties gruntées en t'appuyant sur les parties écrites par Virginie. L'environnement qui t'est propre dans le clip est-il également né d'une de tes idées ?

Candice : Non, pas du tout, j'ai juste... joué.

M-W : Est-ce que vous envisagez un duo live avec Kells ?

Candice : Oui on en a discuté, je sais qu'ils voulaient que je sois là le 4 Avril pour une date parisienne. Je suis en train de voir si c'est faisable, parce que forcément, si j'ai des dates, je ne peux pas.

M-W : Vous avez participé à deux éditions du Metal Female Voices Festival, dont la dernière en octobre 2008. Quel accueil avez-vous reçu ?

Candice : Le dernier en date, il n'y avait pas trop trop de monde. C'était un peu froid comme accueil. C'était une soirée bizarre.

Staif : Le soir où on a joué, c'était Girlschool en tête d'affiche, et y'avait pas foule.

M-W : Staif, dans une interview tu cites David Lynch comme source d'inspiration. Par curiosité, y a-t-il un film en particulier qui t'a marqué, et t'en es tu inspiré pour l'écriture d'un morceau en particulier ?

Staif : Moi c'est Mulholland Drive vraiment, en termes d'ambiance sonore. J'ai découvert après avoir commencé à faire un peu des nappes et des trucs de Samantha, et j'ai retrouvé un truc que j'aimais sans le connaître. Et Lost Highway forcément. Mais après, je suis fan de tout ce qu'il fait, même trop ! Le dernier film, moi je suis à fond et j'ai des potes qui font : « ouais, je comprends rien, c'est horrible ce film... »

Mais j'aime son côté tordu. Tu sens que c'est quelqu'un qui a vraiment un côté ultra sombre. C'est vrai qu'on a un peu ce côté-là aussi. Tous les jours on aime bien délirer, faire les cons, et dans la musique on sort des trucs qui sont plus dark.

M-W : Pour finir, parmi tous vos morceaux, quels sont ceux que vous affectionnez tout particulièrement ?

Candice :
Priape et Hydracombustio.

Staif : Anima Exhalare, sûrement car elle m'est plus personnelle.

Regardez le message vidéo de Candice et Staif ici !
Candice & Staif (Eths)


Un grand merci à Lucinda pour sa contribution !

Eths official website: http://www.eths.net
Eths on MySpace:     http://www.myspace.com/eths